De nombreux livres sont édités qui parlent plus ou moins bien de la nature.
Parmi cette « jungle », j’ai découvert et bien aimé celui de Rémi Huot « Journal d’une montagne » Edition Le mot et le reste.
Peut-être parce qu’il a été « ornithologue professionnel », après des études universitaires en biologie et que l’expérience qu’il raconte se passe dans les Pyrénées-Orientales, plus exactement sur le Madres, pendant les quatre saisons ?!
Rémi Huot se consacre à l'écriture de manière assez solitaire comme sur le chemin des longues marches où la pensée finit par se frotter au monde sauvage, à l'affût des beautés de la nature. Le texte est poétique et contemplatif, un poil emphatique peut-être mais cela se lit bien :
« … Le premier est un aigle royal, à la queue presque carrée et aux écussons blancs sur les ailes, pareils à des trous dans les rémiges. Le second est un jeune
gypaète barbu. Sur le ciel, sa queue imprime une forme oblongue et contrairement à son compagnon d’azur, sa livrée est tissée d’un seul fil charbonneux…. L’aigle ne reste pas, le casseur d’os ne le suit pas. Vu de plus près, son plumage est moins uniforme qu’il n’y parait. Le gris mat tranche avec le noir moyen de sa tête, les ailes sombres sont bariolées d’un gris perle, dû aux liserés pâles qui dessinent chacune des petites plumes. On pourrait penser que l’oiseau porte une lourde cotte de plumes en métal. Le plus saisissant n’est pas encore cette armure en acier damassé, ni cette barbiche noire qui traverse son grossier bec de charognard mais son œil reptilien. Il a reçu l’injection d’une goutte de sang. Le regard froid du gypaète est un cercle rouge que je ne quitte plus des yeux... »
Je confirme et recommande la lecture de ce très beau livre, de même que ses deux précédents ( "Dans les forêts de l'ours " et " A fleur d'eau ") . Un régal. Rémi Huot est un jeune écrivain domicilié dans les Aspres, naturaliste passionné qui mérite notre soutien . Lire ses livres, ça donne envie de tout plaquer, de s'échapper avec juste son sac de couchage et sa paire de jumelles, ça donne des envies de nuit à la belle étoile, et de de venir ( ou redevenir ), comme disait Robert Hainard, un " guetteur de lune". Vivement le prochain livre !