Voici la synthèse du suivi de migration à Leucate pour 2024, rédigée par notre ami Gabriel Caucal.
Team en action – 08 mai 2024 – Guillaume Lacour
Introduction-méthodologie
Cette saison encore, le suivi n’a pas été quotidien sur les falaises de Leucate… Cependant, ce cru 2024 a connu une belle mobilisation bénévole avec la succession de près de 150 observateurs ! En effet, après quelques sessions tests au cours du 11, 12 et 13 février, quasiment toutes les journées de tramontane ont fait l’objet de séances d’observation (du 17 au 23 mai).
Les techniques de recensement et de saisie des observations furent les mêmes que celles déployées les années précédentes. Comme mentionné en 2023, il n’est pas possible d’apporter des comparaisons très solides entre ce jeu de données et celui collecté lors des trois saisons suivies intégralement. Malgré tout, via la forte pression d’observation sur certaines périodes, il est possible d’extraire quelques chiffres remarquables pour certaine espèces. Chaque printemps sur ce site, suivi quotidiennement ou non, apporte son lot de connaissances sur les flux migratoires longeant la façade méditerranéenne. C’est la raison pour laquelle ce suivi 2024 mérite à nouveau un bilan écrit. Il résumera les moments forts de cette saison 2024.
Au vu de la faible présence d’observateurs à la fin du mois de mai, le découpage des chapitres sera le suivant :
- 15 février-15 mars
- 16 mars-15 avril
- 16 avril-23 mai
15 février – 15 mars : passages précoces soutenus et de belles surprises !
Dès les premières journées test sur les falaises et comme nous pouvions nous y attendre, les Cigognes blanches passèrent en nombre. Par la suite, les groupes de cette espèce étaient fréquents sans être forcément nombreux. Néanmoins, le 21 février, en seulement 2 heures, 1 328 cigognes ont traversé la lagune de toute part, laissant le très beau souvenir de centaines d’individus tournant en grande pompe !
Petit regret sur un autre grand voilier cette saison : la Grue cendrée. Les échanges avec les observateurs du littoral audois ont mis en évidence un passage bien plus dense que les chiffres obtenus sur les falaises. Le manque d’observateurs sur quelques séances de ce mois en est probablement la principale cause. Cependant le 24 février en fin d’après-midi, 440 individus sont passés tous azimuts dans la sphère, nous offrant de superbes ambiances au coucher du soleil !
Spatule blanche – 05 mai 2024 – Stéphane Noell
La première belle surprise de cette saison fut ces effectifs complètement inattendus de Rougequeues noirs et Fauvettes à tête noire ! En effet, ces insectivores, connus pour être des migrateurs principalement nocturnes se sont élancés en migration rampante de manière très dense, lors de certaines sessions de comptage, filant rapidement au dessus de la pinède ! Aucune matinée ne s’est réellement démarquée, bien que pour les deux espèces, les deux tiers soient passés en février. Le total saisonnier s’élève respectivement à 669 et 151 exemplaires pour ces deux oiseaux, ce qui n’était jamais encore arrivé dans l’histoire de ce suivi.
Un trio fantastique de passereaux a envahi très rapidement notre sphère... Les sessions du 19 et 20 février en témoignent. Ce ne sont pas moins de 10 857 Etouneaux sansonnets, 1 128 Hirondelles de rochers et 593 Bruants des roseaux qui étaient décomptés pendant cet épisode de tramontane très fructueux. Ce fut donc une première vague de passage relativement précoce pour ces espèces et ce n’était que le début ! Pour l’Hirondelle de rochers, une grande partie des effectifs est passée durant la dernière décade de février, puis quelques autres belles sessions ont suivi, avant que les passages ne déclinent assez tôt en mars. L’Étourneau sansonnet a poursuivi son défilé atteignant fréquemment les quelques milliers d’individus par jour, leurs mouvements s’estompant petit à petit lors de la deuxième quinzaine du mois. Le total s’élève à 33 968 pour 2024, la forte pression d’observation sur ce début de saison produisant ainsi un chiffre proche des saisons suivies intégralement.
Le Bruant des roseaux nous a gratifié d’un passage très intense cette saison. Pas moins de 5 journées ont dépassé les 200 oiseaux et même davantage (rush saisonnier de 359 individus le 20 février !). Voir ce passereau défiler, par groupes de 20 à 30 individus était un très beau spectacle acoustique et visuel pour les observateurs présents ! L’ancien record saisonnier a donc largement été dépassé avec 1 529 individus comptés en 2024 contre 1 009 en 2020. Ce début de saison a démontré une fois de plus l’importance de ce site pour cette espèce lorsque les conditions météorologiques sont favorables. Les forts passages de Pinsons des arbres n’étaient pas au rendez-vous durant la période clé qu’est la première quinzaine du mois de mars… Malgré tout, nous retiendrons ces quelques 17 420 individus passés durant les séquences de tramontane des 11 et 12 mars, nous offrant quelques belles ambiances de flux au ras de la pinède. L’absence de vent favorable entre le 25 mars et le 10 avril est peut-être une explication à l’effectif total (24 024) particulièrement faible, ce fringille migrant sur un très large front lorsque les conditions aérologiques ne le rabattent pas sur le littoral.
Période 16 mars 15 avril : des fortunes diverses !
Bien que la pression d’observation fut cohérente pour couvrir les journées où le vent de nord-ouest soufflait, les effectifs normalement attendus pour certaines espèces repères ont été en deçà des espérances au cours de cette période.
Après un premier petit rush dépassant les 2000 individus avant le 15 mars, la migration du Serin cini n’a pas enregistré d’effectif important sur les derniers jours du mois de mars et les premiers jours d’avril, aucune session ne permettant de dépasser les 1000 oiseaux comptabilisés. Ce constat fut comparable lors de la saison 2023. Ce petit fringille est connu pour longer le linéaire côtier Audois sans que la tramontane ne l’influence très nettement dans ses choix de trajectoires à la différence d’autres espèces de passereaux de la même famille (Pinson des arbres, Tarins des aulnes, par exemple). La moins grande pression d’observation de 08h à 10h (horaires clés pour le détecter) au fil de ces deux dernières saisons, lors de journées où le vent de nord ouest fut absent, est probablement une partie de l’explication à ces totaux saisonniers bien inférieurs à ceux des années suivies méthodiquement. Le Chardonneret élégant constitue, lui, un motif de satisfaction de ce cru 2024. Avec 3514 individus dénombrés et un rush journalier de 536 oiseaux le 4 avril, il s’agit de la deuxième meilleure saison depuis 2020. Cette année reste cependant loin derrière la saison 2022 et ses 6463 individus observés. La Linotte mélodieuse peut, au même titre que le Serin cini, passer intensément le long du trait de côte en l’absence de tramontane et il convient donc de rester réservé sur ses tendances d’évolution eu égard à la pression d’observation hétérogène de ces deux derniers printemps. Cependant, la moyenne de 3593 oiseaux en 2023 et 2024 est préoccupante si on la compare à l’effectif médian de 10 553 oiseaux des 3 saisons protocolées...
Glaréole à collier – 07 mai 2024 – Estelle Giraud
Les effectifs faibles de Busards des roseaux et Martinets à ventre blanc ne peuvent pas être analysés de la même manière, ces deux espèces étant plus largement comptabilisés lors d’épisodes de tramontane. Ces derniers ont été bien couvert lors de ce mois et à l’image de la saison 2023, aucun pic journalier dépassant les 130 Busards des roseaux n’était observé. Les futures relevés nous permettront de mieux apprécier cette tendance à la baisse notée sur cette station mais aussi sur le site de suivi de Prunete en Haute-Corse, échantillonné quotidiennement et qui enregistre lui aussi un déclin significatif ces deux derniers printemps (effectif moyen de 3233 contre 5190 entre 2020 et 2022...).
Il convient d’être plus prudent dans l’appréciation des mouvements du Martinet à ventre blanc. Bien que toujours majestueux et constituant un spectacle à lui seul lors de chacune de ses apparitions aux abords des falaises, il peut aussi s’avérer complexe à déceler. Ainsi, un groupe de plusieurs dizaines d’oiseaux migrant sur fond de mer peut très facilement échapper à une équipe en sous effectif. Avec un rush journalier ne dépassant pas les 173 exemplaires le 24 mars et un total saisonnier n’atteignant pas les 1000 individus (une première depuis la relance du suivi en 2020), la dynamique d’un des symboles de la migration prénuptiale de la façade Méditerranéenne, s’inscrit pourtant sur une pente descendante après une saison 2023 également déficitaire en comparaison des 3 précédentes.
Pour terminer ce chapitre sur une note positive, nous souhaitons mentionner ce bel exemple de collaboration entre notre station de suivi et celle des bords de l’étang de l’Ayrolle à Gruissan (distante d’environ 20 km, plus au nord) lors de la matinée du 15 avril. Tout d’abord observé au large des Falaises de Leucate, 2 Sternes caspiennes sont passées quelques minutes plus tard entre la mer et l’étang de l’Ayrolle, une vitesse de vol d’environ 37 km/h ayant pu être avancé pour ces deux individus, après de savants calculs !
Martinet à ventre blanc – 07 mai 2024 – Sylvain Reyt
Période 16 avril-23 mai : des Martinets bien pressés !
Comme lors de chaque saison, le spectacle de la migration des Martinets noirs est attendu avec impatience par les observateurs ! Leur manière de se mouvoir de part et d’autre des falaises, sur fond de lune, de Pins d’Alep ou d’écume est un fil rouge dont l’admiration est le maître mot tout au long des semaines remplies de leur passage.
Cette année les 15 derniers jours d’avril furent le théâtre de mouvements très denses, ce qui peut-être rapporté à la forte présence de la tramontane durant ces journées (10 sur 15) et possiblement à des arrivées plus précoces sur le continent Européeen lors de ce printemps 2024. L’ effectif de 28 887 oiseaux dénombrés le 17 avril (rush journalier de la saison !) témoigne de cette situation qui aura globalement vu le passage de 115 409 individus au mois d’avril, soit 2 à 3 fois plus que lors des mois d’avril des 3 saisons protocolées (2020 à 2022). Un total de 199 747 oiseaux est à mettre à l’actif de cette saison. Quelques suivis opportunistes ponctuels effectués lors des 5 derniers jours du mois de mai le long du littoral Audois nous invite à considérer cet effectif comme sous-estimé. Quelques épisodes de vent favorable n’ont pas été couverts lors des 10 derniers jours de ce mois et auraient pu permettre de rajouter quelques milliers (dizaines de ?) d’individus à ce total.
Quelques insectivores auront été à la fête au cours de ces 4 semaines et en premier lieu le Loriot d’Europe ! Lors des journées du 1er et 2 mai, 158 individus étaient comptabilisé soit 88 % du total saisonnier en quelques heures (N = 179). En effet, et dans des conditions parfois dantesques où les gouttes de pluie parsemaient nos optiques, les flash jaunes se succédaient avec jusqu’à 6 oiseaux ensemble, nous rappelant les plus belles heures de la Pointe de Grave (Gironde) ou des dunes de Prunete (Haute-Corse). Il est à noter que les créneaux de 11 à 12h le 2 mai (33 individus) et de 13h à 14h le 1er mai (39 exemplaires) se détachent nettement lorsque l’on détaille la phénologie horaire de l’espèce. Un tel effectif n’avait encore jamais été recensé dans l’histoire de cette station (meilleure saison avec 29 individus en 2020). A l’échelle régionale, seul le site de Canet Saint Nazaire (Pyrénées orientales) avait déjà vu un passage similaire lors de la saison 2012 avec 186 oiseaux, dont 183 au cours de la seule journée du 24 avril !
Martinet noir – 08 mai 2024 – Pierre Chalard
D’autres passereaux auront connu des mouvements records au fil de ces dernières semaines de comptage. La Bergeronnette printanière et le Pipit des arbres auront rythmé de nombreuses matinées de leurs ondulations, quelques mètres au dessus des cimes de Pins d’Alep. Pour la première, 20 769 individus furent dénombrés sur l’ensemble de la saison, soit 3000 oiseaux de plus que lors de la meilleure saison protocolée (2022). La journée du 2 mai avec ses 5255 exemplaires constitue un record journalier pour le projet. Pour le second, c’est au cours de la même période que s’est situé un rush record pour le site avec 1161 oiseaux recensés en 2 sessions les 1er et 2 mai soit 64 % du passage total (N = 1800). Les deux heures entre 10h et 12h ont été les plus prolifiques avec 636 individus cumulés. De manière plus originale, nous pouvons signaler ces 251 oiseaux migrant sous la pluie entre 13h et 14h le 1er mai. Cette année 2024 se positionne loin devant la plus belle saison préalablement enregistrée (1003 en 2022). A l’échelle régionale jamais un tel effectif saisonnier n’avait été observé. Le effectifs d’Hirondelles sont difficile à analyser de par le caractère très fluctuant de leurs totaux saisonniers. De plus, les Hirondelles rustiques choisissent régulièrement de longer le trait de côte sans que le vent de nord ouest ait une quelconque influence. De ce fait, la couverture de suivi trop hétérogène en 2023 et 2024 empêche un traitement plus fin de ces résultats. Après une saison 2023 n’excédant pas les 26 000 oiseaux, nous pouvons tout de même signaler que cette année 2024 présente un léger rebond avec 31 901 individus.
Dans cette famille d’espèces, ce sont les Hirondelles de rivage qui affichent les résultats les plus surprenants avec un total saisonnier de 3588 individus (2ème meilleure saison pour le projet) et un nouveau record journalier constituait de 1530 oiseaux le 21 avril. Lors de cette séance, les observateurs comptèrent davantage d’Hirondelles de rivage que d’Hirondelles rustiques entre 09h et 10h (678 contre 510 oiseaux), une situation exceptionnelle le long des falaises et plus généralement sur la façade méditerranéenne !
Bondrée apivore (mâle adulte) – 08 mai 2024 – Pierre Chalard
Une saison ponctuée de surprises !
Les protocoles de suivi de la migration apportent chaque année leur lot de surprises, souvent très différente d’une saison à l’autre. De véritables cerises sur le gâteau, elles sont synonymes d’enthousiasme au sein des collectifs qui se succèdent.
Cette observation d’un mâle adulte de Faucon kobez dans la sublime lumière du lever du soleil à quelques mètres au dessus de la station le 22 avril rentre parfaitement dans ce cadre. 7 autres individus seront également notés autour de cette donnée. Il s’agit pourtant d’un petit score en comparaison des saisons précédentes (14 oiseaux en 2023 avec la même méthode de recensement) pour ce magnifique petit rapace. En revanche, les totaux saisonniers de respectivement 119 Sternes hansels et 16 Cigognes noires sont eux de nouveaux records pour le site. Passant régulièrement sur fond de plage et de pinède, la blancheur de la Sternes hansel et ses battements d’ailes amples illuminaient l’atmosphère de ce spot, à l’image de ce groupe de 13 individus le 1er mai.
Pour la Cigogne noire habituellement plutôt rencontrée au dessus des Corbières et donc loin du littoral lors de ses migrations, ce groupe de 4 individus le 2 mai fut une belle originalité et un record de taille de groupe aux abords des falaises.
Annuel sur le spot, le Busard pâle s’est de nouveau montré avec de belles proximités et à 6 reprises entre avril et mai (N=6).
5 Glaréoles à collier ont été dénombrées (la plupart à très faible hauteur au dessus des falaises !) constituant un très bon cru pour notre station où la moyenne des 4 saisons précédentes était de 2 individus.
Cette saison 2024 fut enfin l’occasion de profiter d’une très belle diversité d’anatidés avec notamment 19 Canards pilets, 7 Canards souchets, 18 Sarcelles d’été et surtout 2 Oies cendrées, ces dernières particulièrement tardives (23 mai) et constituant la première mention pour les falaises de Leucate !
Discussion/conclusion
Un suivi de la migration est constamment l’occasion d’apprendre sur ses différents cortèges d’espèces recensés. Exclusivement bénévoles ces deux dernières années, ces mois d’inventaires auront néanmoins apporté leurs lots de satisfactions et d’effectifs à mettre en valeur. Eu égard à la méthode utilisée pour enregistrer ces données, il convient de rester mesuré et d’éviter les conclusions hâtives. La nature même des protocoles évaluant les nombres d’individus migrateurs réclame une répétition et donc un recul certain pour des analyses plus robustes. Lors de cette saison 2024, les totaux enregistrés pour la Linotte mélodieuse, le Martinet à ventre blanc et le Busard des roseaux nous incitent à nous questionner sur la santé de ces 3 espèces. Cumulé aux précédentes saisons, les tendances qui se dessinent devront être à nouveau travaillées lors des prochaines années. Ce constat est analogue pour la Bergeronnette printanière qui à l’inverse connaît elle une nette croissance depuis 2022.
Au total, 610 heures d’échantillonnage auront permis le dénombrement de 415 255 oiseaux de 138 espèces ce qui continue de conforter les falaises de Leucate comme un site européen majeur pour analyser les flux printaniers d’oiseaux migrateurs venant d’Europe du sud et d’Afrique. L’intégralité de ces données fut collectée dans des ambiances d’équipe absolument fabuleuses, les jus de poires, viennoiseries et café de fortunes ne faisant que renforcer une solidarité dans le comptage, qui fait le sel de son bon déroulement ! Menée dans des conditions logistiques difficiles (absence de logement fixe à proximité du spot), cette saison 2024 restera dans les mémoires grâce au courage, à la simplicité et à la bonne humeur contagieuse de l’ensemble de ses participants.
Des liens amicaux fort auront par exemple permis le regroupement sur la station d’un cumul de plus de trois siècles de militantisme, de passion pour les oiseaux migrateurs et leur conservation le 2 mai ou encore le rassemblement de nombreux membres d’association de protection de la nature du sud de la France lors du week-end du 20 avril (Centre Ornithologique du Gard, Association des Naturalistes d’Ariège, LPO Aude, Groupe Ornithologique du Roussillon).
Les souvenirs de passages incessants de Martinets et Hirondelles lors de ces journées n’en resteront que plus fort et à la hauteur de ces retrouvailles très vertueuses !
A ce titre, il est donc important de remercier infiniment l’ensemble des 149 observatrices/observateurs ayant apporté leur aide à tous les niveaux, pour rendre cette saison particulièrement passionnante !
Merci enfin aux autres permanents et observatrices/observateurs des sites de migrations printaniers (Félix Thévenet, Justine Hazera et Pierre Migaud en particulier) pour les échanges enrichissants tout au long de la saison.
Viva Leucate, longue vie à ce suivi et à l’année prochaine !
Gabi Caucal et Sati Boulicot
Guêpier d’Europe – 07 mai 2024 – Sylvain Reyt
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